Lundi 28 novembre 2011
Le 6 octobre dernier, les étudiants du groupe 05 inscrits au cours Vie Active/Gestion du stress et relaxation ont réalisé un triathlon. Étonnant? Pas tant que ça, nous dit Marlène Cloutier, l’enseignante à l’origine de l’activité.
Un peu d’histoire
C’est le professeur Jacques Bellot, maintenant à la retraite, qui est à l’origine du cours de relaxation. Il a mis sur pied une méthode adaptée à une clientèle collégiale, inspirée à la fois du training autogène et de la relaxation progressive de Jacobson. Encore aujourd’hui, sa technique est utilisée au département d’Éducation physique. Pourtant, dans l’esprit de certains, un cours de relaxation, c’est le cours idéal pour bouger le moins possible et quelquefois, en extra, avoir la possibilité de dormir. Ce préjugé a la vie tenace, mais il est loin de refléter la réalité, explique Marlène Cloutier : « Depuis la réforme de 1993, le cours dispensé au Cégep de Trois-Rivières porte le nom de Vie active/Gestion du stress et relaxation. Avec un tel titre, ce n’est pas un paradoxe de faire réaliser un triathlon à nos étudiants. En effet, le cours s’intègre à la grande famille des cours titrés Vie active et il constitue de ce fait un ensemble III. L’étudiant est donc appelé à mettre de l’avant un programme personnalisé d’activités physiques. De plus, il s’intègre au Défi santé, comme c’est le cas pour tous les cours faisant partie de l’ensemble III. Parce que des étudiants de mon cours de relaxation avaient choisi la nage ou le vélo ou la course à pied dans leur programme personnalisé, je leur ai lancé une invitation au triathlon en équipe et ils ont accepté avec enthousiasme. Triathlon amical, dirons-nous, mais triathlon où les dimensions de satisfaction personnelle, de plaisir et de solidarité étaient au rendez-vous. »
La relaxation : une activité en évolution
Au département d’Éducation physique, Pierre Richard demeure le seul témoin de la transformation du cours de relaxation depuis son arrivée en 1977. « Avant 1993, le cours de relaxation était considéré comme l’antithèse de l’activité physique. Certains collègues s’interrogeaient même sur la pertinence de ce cours dans notre programme. Toutefois, nous savions que nous rendions un bon service à nos étudiants puisque les phénomènes de stress sont nombreux chez ces derniers et la réduction du niveau de stress par une technique appropriée est toujours pertinente ». Pour le professeur Pierre Richard, certes, la réforme de 1993 a constitué un premier pas dans la bonne direction pour rendre les cours de relaxation plus « actifs ». Il considère cependant que c’est le dynamisme et la volonté de mise en commun de la nouvelle équipe de professeurs qui ont fait évoluer ce cours. Comme dans tous les cours de l’ensemble III, les étudiants en relaxation doivent courir 2,5 km en début de semestre et 5 km à la fin du semestre. « Cette évolution me plaît et c’est avec un grand plaisir que j’intègre cette exigence dans mes cours », de noter le « doyen » du département.
La trentaine d’étudiants de Marlène s’est donc lancé dans cette épreuve amicale qui marie 650 mètres de natation, environ 20 minutes de vélo à un RPM de 80 minimum et 3,5 km de course. Les neuf équipes ont complété les trois disciplines en moins de 1 h 4 min. De son côté, Mathieu Dumas, professeur au département d’éducation physique, a complété les trois épreuves en 49 min 22 s. Tout le contraire d’un cordonnier mal chaussé! Témoin de la performance individuelle de Mathieu, Anne-Marie Bécotte réalise « que pour accomplir un triathlon seul, il faut une excellente condition physique, de la persévérance et de la détermination ».
Bouger dans le plaisir
Les commentaires recueillis auprès des étudiants montrent bien la réussite de l’activité :
Audrey Bourque : « Les vélos stationnaires étant réglés à une résistance d’environ 35 %, ça n’a pas été facile de conserver une cadence supérieure à 90 révolutions par minute (RPM) durant 20 minutes, mais j’ai réussi! »
Jessica Parent : « J’avoue que de réaliser seule un triathlon doit être très gratifiant, mais j’ai aimé le fait d’avoir des coéquipiers. Cela ajoutait un aspect plus social, notamment au niveau de l’entraide et des encouragements. Je suis fière de moi et de mes coéquipiers et le plus important, je me suis amusée! ».
Kevin Mougharbel-Belzil : « J’ai bien aimé mon expérience au triathlon! Je ne m’attendais pas à un niveau aussi élevé de difficulté en natation. Étant donné que je suis en Techniques policières, je constate que j’ai encore beaucoup de travail à faire à ce niveau. J’ai aimé la participation des étudiants, tout le monde était motivé. Je suis certain que cela a permis à plusieurs de se dépasser. »
Marie-Pier Thériault : « Contrairement à la relaxation qui est une activité individuelle, le triathlon nous a permis de tisser des liens avec d’autres personnes. Il régnait un climat d’entraide. Même si certains étaient très fiers de leur performance, l’aspect amical a grandement contribué au plaisir pour la majorité d’entre nous. »
Marlène Cloutier conclut : « Je me rends compte que l’amusement et le plaisir reviennent souvent dans les commentaires de mes étudiants. Ce sont là des éléments essentiels pour que l’activité physique devienne une habitude de tous les jours. C’est une erreur d’orienter les cours d’éducation physique exclusivement sur la performance. Il faut faire vivre à ces derniers des sensations agréables qu’ils chercheront à recréer encore et encore. Je dis un gros bravo à tous mes étudiants; je suis satisfaite de leur travail. J’espère que la réalisation de ce triathlon leur a donné un élan pour compléter les 10 semaines de vie active et aussi une grosse poussée pour intégrer l’activité physique à tout jamais dans leur mode de vie. »
Marlène Cloutier, entourée de tous les participants au triathlon. Première rangée: Francis Proulx, Véronique Leblanc, Alexandre Mc Cormick, Kevin Mougharbel-Belzil, Marie-Élizabeth Gagnon et Valérie Montambault. Deuxième rangée: Alexandra Alie, Marie-Li Simoneau, Michael Desaulniers Desbiens, Catherine Perreault, Sarah Picard, Vanessa Rondeau-Lavaute, Vicky Pelletier, Sophie Drouin Rousseau, Mollie Joly, Anne-Marie Becotte, Jessica Parent, Stéphanie Dubreuil, Jeremy Faucher, Audrey Bourque, Marie-Pier Dorval, Marie-Pier Theriault.