Lundi 9 juin 2014
La Ville de Trois-Rivières a couronné ses artistes, artisans et organismes culturels lors de la 21e édition du gala des Grands Prix culturels qui s’est tenu le 20 mai à la salle Anaïs-Allard-Rousseau. La soirée s’est déroulée sous le thème Entité biologique extraordinaire et était animée par nulle autre qu’Hélène Fournier, professeure de littérature au Cégep de Trois-Rivières. Le collège participe activement à la valorisation de la vie culturelle trifluvienne en s’associant au Gala par la remise du Prix du patrimoine Benjamin-Sulte.
Cette année, ce prix a été remis par le directeur général du cégep, Raymond-Robert Tremblay, au Musée des Ursulines de Trois-Rivières pour le projet sur la sauvegarde du patrimoine mémoriel des Ursulines de Trois-Rivières : Une vie au rythme de la prière.
Lors de cette soirée, M. Tremblay a lu le poème de Benjamin Sulte qui suit, afin de mieux faire connaitre cet historien et poète du XIXe siècle né à Trois-Rivières. Benjamin Sulte (1841 – 1923) est un journaliste, un critique littéraire, un historien, un militaire, un traducteur et un poète.
Tiré du recueil de poésie Les Laurentiennes, publié en 1870 :
NUIT D’ÉTÉ (extrait)
La nuit est tiède après l’orage
Et sombre à vous saisir le cœur;
Les lames vont, frôlant la plage
En clapotant avec langueur.
Le vent s’endort dans la campagne,
Au bois le silence est profond ;
La mouche à feu seule accompagne
L’éclair fuyant à l’horizon.
Tout invite à la rêverie
Au bord des prés, au fond des eaux.
La nature en extase prie.
Partout se taisent les échos.
(.)
La chauve-souris tourne et vole,
Mêlant aux plaintes du hibou
Sa fantastique parabole.
Un frisson vient on ne sait d’où.
(.)
Charme divin, parfum rustique,
Fraîche forêt, voix du courant,
Plaisir secret, livre mystique,
Qui donc vous aime et vous comprend ?
(.)
Je vais, promeneur solitaire.
Perdu dans cette immensité,
La savourant avec mystère,
Goûter un peu de liberté.