Lundi 4 avril 2016
Un texte d’Éric Allen, enseigant de Physique
Plus de 14 000 personnes ont pu lire sur la page Facebook de l’observatoire du cégep, le 1er avril dernier, qu’une météorite de 4,23 kg avait été trouvée à l’intérieur du dôme. Celle-ci était apparemment entrée en collision avec l’Observatoire vers 3 h 15 et la caméra AllSky avait réussi à photographier le phénomène. Quand les abonnés ont vu que les photos étaient truquées, ils ont compris qu’il s’agissait d’un canular. En effet, nous n’avons pas tenté de les rendre trop réalistes : poisson dans la tête de la boule de feu, poissons sur la météorite, etc. Le but était de divertir et si l’on se fie aux commentaires positifs des visiteurs de la page, nous croyons que ce but a été atteint.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il était tout à fait plausible que ce genre d’évènement se produise. En effet, même une météorite de 4 kg n’aurait pas fait de cratère puisque celle-ci serait ralentie par l’atmosphère à des vitesses de 250 à 500 km/h. C’est le même phénomène qui fait qu’on atteint une vitesse limite en chute libre. Seules les météorites de plus d’un mètre (soit d’un poids de 3 ou 4 tonnes) réussiront à vaincre cette limite de vitesse et créeront un cratère. Par contre, la force d’impact d’une météorite de 4 kg est suffisante pour créer un trou dans un dôme de métal. Ceci est déjà arrivé en 1992 lorsque l’arrière d’une voiture a été défoncé par une météorite de 0,9 kg à Peekskill aux États-Unis. Mécontent au départ, le propriétaire de la voiture a quand même pu revendre sa vieille voiture 20 fois plus chère que sa valeur réelle.
Un autre cas célèbre s’est produit en 1954 lorsqu’une météorite de 3,9 kg a traversé le toit d’une maison en Alabama pour atterrir sur une femme en train de dormir sur son sofa. Elle avait été soignée pour un choc nerveux et de vilaines ecchymoses à la hanche et à la jambe. Ceci s’est presque répété en Californie en 2012 et en 2014, mais les météorites étaient alors trop petites pour traverser le toit des maisons touchées. Comme quoi la réalité dépasse parfois la fiction!