Lundi 23 février 2015
Texte d’Alice Hénault Lambert, étudiante en Théâtre et créations médias au Cégep de Trois-Rivières
« Quel délice de revoir bientôt notre douce France! » s’exclame Mère Ubu. Du 31 janvier au 9 février dernier, nous étions quatorze étudiants et deux accompagnateurs du programme Arts et Lettres, profil Théâtre et créations médias du Cégep de Trois-Rivières, à bénéficier de l’opportunité de visiter la belle ville de Lyon. Dans le cadre d’un voyage scolaire et interculturel, nous avons été invités aux 26es Rencontres Théâtrales de Lyon, rassemblant plusieurs troupes de théâtre de partout sur le globe, entre autres du Bénin, du Mexique, d’Italie et d’autres troupes françaises. La particularité de ce festival de théâtre universitaire est qu’il rassemble non seulement des étudiants, mais aussi des professionnels et des amateurs afin que tous puissent partager leur art sans distinction. C’est d’ailleurs une université d’ingénieurs, plus particulièrement de Vaulx-en-Velin, qui a eu le plaisir de nous recevoir gratuitement.
Sous la direction d’Yves Raymond et avec le soutien de Diane-Andrée Bouchard, nous avons interprété sur la scène française la pièce Ubu Roi, d’Alfred Jarry, précurseur du théâtre absurde. On peut dire que la folie et le grotesque étaient au rendez-vous : « Oh! merde, jarnicotonbleu, de par ma chandelle verte, je suis découvert, je vais être décapité! hélas! hélas! » s’écrit Père Ubu. Effectivement, nous qui sommes habitués d’interpréter un jeu plus naturaliste, nous avons pu expérimenter le «clownesque» sans aucune retenue, et ce, grâce à un metteur en scène aussi fou que nous… L’exercice consistait à expérimenter un travail théâtral plus corporel et à se laisser aller dans nos impulsions et notre imagination.
Cette expérience a été très bénéfique et enrichissante pour les étudiants finissants, puisque nous avons pu mettre en œuvre nos compétences acquises et les techniques de jeu apprises tout au long du programme. Aussi, ce partage nous a permis d’analyser et de comparer notre travail créateur avec les pratiques théâtrales étrangères. Quant à la programmation et aux activités offertes durant le festival, nous ne pouvions demander mieux. Chaque soir, au moins deux pièces de théâtre nous étaient proposées et plus tard en soirée, des groupes de musique nous offraient fréquemment des performances plutôt enivrantes et énergiques au café étudiant de l’université.
Quant à notre séjour personnel, le plaisir était de mise! Nous avons tous eu le souffle coupé à la vue de la beauté architecturale et des richesses historiques que renferme le vieux Lyon, ainsi que le ventre plein face aux mille et un délices que nous offre cette ville de la gastronomie; croissant moelleux et café allongé le matin, déjeuner dans un petit restaurant banal cachant de vrais trésors gustatifs et finalement, diner dans un restaurant toujours aussi original que le précédent, sans oublier le meilleur compagnon de France, le vin exquis! Par ailleurs, nous avons visité de nombreux musées, entre autres celui des Frères Lumières et le magnifique et gigantesque Musée des Beaux-Arts de Lyon.
J’ai rarement ressenti une telle impression face à une Aphrodite de marbre ou Les danseuses sur scène d’Edgar Degas. Par contre, c’est certainement à l’intérieur des murs silencieux d’une richesse grandiose de la Basilique de Notre-Dame de Fourvière que j’ai réellement ressenti un sentiment d’immensité, là où le plein et le vide se confondent. Sans oublier la chance que nous avons eue de jouer la dernière scène d’Ubu roi sur le sol du théâtre antique gallo-romain de Lyon, offrant une vue splendide sur la ville.
Pour conclure, comme Philippe Tourville l’a si bien dit, je crois que chacun a fait de son mieux pour apprécier chaque respiration dans cette ville majestueuse et ancestrale. Merci!
La délégation du département de Théâtre et créations médias aux 26es Rencontres Théâtrales de Lyon.