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Lundi 8 décembre 2014

Les présidents des conseils d’administration des cégeps, réunis à Québec dans le cadre de leur forum le 5 décembre dernier, ont dénoncé les dernières compressions budgétaires imposées aux établissements du réseau collégial public par le gouvernement.

Les présidents des CA des 48 cégeps sont des citoyens qui s’engagent bénévolement dans la gestion d’un établissement d’enseignement supérieur. Leur rôle est de veiller à la saine gestion des fonds publics qui leur sont confiés afin d’offrir des services de qualité aux étudiants et à la communauté. Une sixième compression de 19 millions a été annoncée le 13 novembre dernier en pleine année scolaire, quelques semaines seulement après l’adoption des budgets des cégeps, qui peinaient déjà à offrir le même enseignement et les mêmes services avec un manque à gagner de 109 millions accumulé depuis quatre ans.

M. Jean Poitras, vice-président du Forum des présidents et des présidentes de conseil d’administration des cégeps et président du conseil d’administration du Collège Lionel-Groulx, a déclaré : « On nous demande de former les citoyens de demain en offrant des programmes de qualité. Or la Loi sur les collèges d’enseignement général et professionnel nous oblige à atteindre l’équilibre budgétaire. Les conseils d’administration ont fait leurs devoirs cinq fois plutôt qu’une au cours des quatre dernières années. Ils ont participé à l’effort collectif pour redresser les finances publiques. Depuis le début de l’année financière, on nous a imposé deux compressions pour un total de 40,9 millions. Comme l’a dit le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Jean Beauchesne, trop c’est trop! À partir de maintenant, c’est la qualité des services offerts aux étudiants qui va péricliter, ce que nous ne pouvons accepter en tant qu’administrateurs responsables. »

La majorité des collèges n’ont plus de marge de manœuvre. Ils seront maintenant forcés de faire un déficit ou de cesser d’offrir certains services. Plusieurs cégeps ont déjà annoncé des suppressions de postes, d’autres ont restreint l’accès à des laboratoires ou ont réduit les heures d’ouverture de leur bibliothèque. D’autres encore offrent moins de services psychosociaux. « Il arrive un moment où on a beau être créatif, on ne peut pas offrir plus et mieux avec moins de ressources, c’est impossible », a affirmé M. Poitras.

Les présidents des conseils d’administration des cégeps tiennent à rappeler au gouvernement que le cégep est un investissement et qu’il serait temps de cesser de le voir comme une dépense. Une étude sur la contribution économique des cégeps dévoilée récemment, disponible sur le site Internet de la Fédération des cégeps, indique effectivement que les cégeps et les centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) rapportent près de 10 milliards par année à la société québécoise, notamment en augmentation de la productivité.

Au Cégep de Trois-Rivières
Réuni en assemblée ordinaire le 26 novembre dernier, le conseil d’administration du Cégep de Trois-Rivières a adopté une résolution dénonçant la nouvelle compression budgétaire récurrente imposée au collège par le gouvernement du Québec. Se questionnant sur le niveau de priorité accordé à l’enseignement collégial par le gouvernement du Québec, le conseil d’administration se déclare inquiet de la situation actuelle.

La nouvelle compression budgétaire récurrente de plus de 19 millions représente un montant de 350 000 $ pour le collège. Ainsi, les six coupes subies au cours des quatre dernières années représentent un montant de 2 046 965 $ pour le collège. Dans cette résolution, le conseil d’administration rappelle que le collège a déjà mené plusieurs exercices de réduction de ses dépenses, qu’il n’a plus de marge de manœuvre et qu’il n’est plus en mesure de comprimer davantage ses dépenses sans affecter la qualité des services aux étudiants ou sans mettre en péril sa stabilité financière.



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