Lundi 30 mars 2015
Déjà sous le coup de compressions majeures, le Cégep de Trois-Rivières est atteint de nouveau par le budget provincial « d’équilibre budgétaire » du gouvernement libéral. La coupe de 40 millions de dollars de l’an dernier dans le réseau collégial – qui avait été « complétée » en cours d’année – s’était traduite par un manque à gagner de 700 000 $ au Cégep de Trois-Rivières. Cette année, une coupe combinée de 40 millions de dollars représentera un manque à gagner d’au moins 700 000 $ additionnels! Au total, nous devons nous attendre à devoir couper environ 1,4 million de dollars dans les dépenses pour présenter un budget équilibré en juin 2015! Rappelons-le, le dépôt d’un budget équilibré est une obligation pour tous les cégeps. Les chiffres exacts seront connus au début de mai. C’est énorme quand on sait que 84 % de nos budgets sont des salaires et que les couts de l’énergie ne sont pas indexés, alors que le prix de l’électricité ne cesse d’augmenter. La marge de manœuvre est donc fort limitée.
Nous devrons à nouveau couper dans les dépenses de fonctionnement telles la publicité, les frais de voyages, les fournitures, etc. Mais ces économies ont une limite! Le personnel sera forcément touché, car il sera impossible d’arriver à présenter un budget équilibré sans affecter les services, contrairement à ce que le nouveau ministre affirme! Nous espérons que la Fédération des cégeps dénoncera clairement cette situation, comme elle l’avait fait en novembre dernier, et qu’elle travaillera à des mesures d’atténuation dans les cégeps, en s’attaquant à certains programmes ministériels, comme ce fut le cas lors de l’abolition du programme de collaboration collèges-universités, l’an dernier.
Comme nous l’avons dit en janvier dernier, nous ferons tout en notre pouvoir pour affecter le moins possible les services à la population étudiante et les activités pédagogiques. Nous resterons guidés par notre mission, mais il faut demeurer réaliste, car toutes nos activités ne pourront pas être préservées. C’est déplorable et d’une grande tristesse pour les personnes qui devront envisager une réorientation de carrière, car généralement le personnel est satisfait de son milieu de travail au Cégep et la direction est fière de la contribution de chacun des membres de son personnel. Nous ferons notre possible pour aider les personnes et les services qui seront affectés par ces coupures.
Malgré ces difficultés, il faut cependant reconnaitre que ce budget fait un effort du côté de la formation des adultes. En effet, la Commission des partenaires du marché du travail reçoit 70 $ millions de plus pour répondre aux besoins de formation professionnelle et technique en entreprises. Il y aura aussi 60 millions sur cinq ans pour certaines formations, dont les AEC, en lien avec des besoins du marché du travail. Un autre 22,5 millions sera investi sur trois ans pour favoriser la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) des personnes immigrantes afin de favoriser leur insertion au marché du travail. Le secteur de la Formation continue et des services aux entreprises sera bien placé pour profiter de ces initiatives en faveur de l’adéquation formation emploi et nous aider à atteindre l’équilibre budgétaire.
Au chapitre des bonnes nouvelles, nous avons réussi à ralentir considérablement la diminution des demandes d’admission et cette année aucun programme en difficulté n’est menacé – à ce sujet, voir le texte de notre directeur des études, Denis Rousseau. Nous espérons même relancer le programme de Pâtes et papiers en format modulaire l’an prochain. Malgré tout, notre financement sera également affecté par la baisse de la population étudiante des dernières années qui est due, rappelons-le, à une baisse démographique très importante dans la région.
En conclusion, il faut reconnaitre que l’effort qu’il faut consentir en 2015-2016 pour équilibrer notre budget est pénible, bien qu’il y ait quelques nouvelles encourageantes en formation continue. Nous déplorons les impacts négatifs que cela aura sur le personnel et les services à la communauté étudiante et, avec votre aide, nous ferons tout en notre pouvoir pour les atténuer et ainsi préserver la mission du cégep.
Raymond-Robert Tremblay, directeur général