Mardi 28 septembre 2010
L’enseignant Denis Veillette a collaboré à l’adaptation québécoise d’un ouvrage intitulé Individu et société – Introduction à la sociologie. Portrait d’un humaniste pour qui l’enseignement de la sociologie demeure une passion.
Titulaire d’un doctorat en sociologie, Denis Veillette enseigne au Cégep de Trois-Rivières depuis 25 ans. Toutes ces années n’ont pas diminué sa ferveur : « Quelqu’un qui s’intéresse à la sociologie veut changer le monde : j’étais comme ça à 20 ans, je le suis encore aujourd’hui! Les enseignants sont aux premières loges de l’avenir puisqu’ils préparent la jeunesse, lui donnent les balises intellectuelles de base. Par les témoignages que tu reçois, tu te rends compte que tu fais ta marque auprès des élèves et c’est très gratifiant. »
Enseigner, c’est créer…
Si son contact avec les jeunes constitue la grande motivation de Denis, l’aspect créatif de la profession lui donne aussi l’impression d’être vraiment à sa place : « L’enseignement, c’est le meilleur endroit pour ne pas s’encrouter : pour être un prof stimulant, il faut se stimuler soi-même alors je modifie constamment mes cours pour éviter le piège de la répétition. J’aime interagir avec les étudiants : c’est plus exigeant que de leur demander de simplement noter ce qui est au tableau, mais c’est tellement plus énergisant. Enseigner, c’est faire du théâtre, c’est créer des univers, des outils… Et avec tous les moyens technologiques dont on dispose aujourd’hui, les possibilités sont infinies! C’est vraiment stimulant. »
Celui qui garde un souvenir impérissable de plusieurs de ses enseignants s’inscrit dans la filiation humaniste qu’ils lui ont léguée : « J’ai eu de vrais bons profs et je leur dois une partie de ce que je suis. Comme eux, j’utilise beaucoup la pédagogie de la découverte en poussant mes étudiants à se jeter à l’eau, tout en les accompagnant, pour éviter qu’ils se noient. »
Le plaisir de la vulgarisation
L’adaptation québécoise de l’ouvrage Sociology. The Points of the Compass a demandé au sociologue un travail échelonné sur 18 mois. Enrichissante, l’expérience n’en était pas moins très exigeante : « Il fallait transformer le livre pour le rendre conforme à ce qui se passe dans la société québécoise. C’est un exercice difficile, peut-être plus difficile que de partir à zéro. Cela implique beaucoup de discussions, de collisions entre les points de vue… Mais comme j’ai toujours été stimulé par l’affrontement des perspectives, je me sentais à l’aise. » Outre les échanges avec les collaborateurs, c’est le travail d’écriture qui a surtout intéressé Denis : « Le défi était dans le style d’écriture : rendre accessible des concepts abstraits est une noble tâche. Aller directement à l’essentiel, simplifier sans dénaturer… J’ai beaucoup aimé l’exercice. » Au point de recommencer? Denis ne ferme pas la porte, mais il demeure avant tout un prof passionné…
Denis Veillette, enseignant