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Mercredi 11 avril 2012

De retour d’un séjour à Cuba avec ses étudiants, l’enseignant Pierre Legris raconte ce voyage qui s’est déroulé sous le signe de l’amitié, de la solidarité et de la culture.

L’ile de Cuba évoque souvent des images de plages de sable fin devant un hôtel à « forfaits tout inclus ». Mais c’est une tout autre réalité que les étudiants de l’option Théâtre et médias ont vécue du 9 au 22 mars 2012. En effet, l’ouverture du pays vers un tourisme écoresponsable a permis à 15 étudiants d’entrer en contact avec des valeurs de société fondamentales très présentes dans la société cubaine : l’amitié, la solidarité et la culture. Elles sont les trois piliers de la rencontre entre nos étudiants et les étudiants cubains d’une part et nos étudiants et la population des petites communautés rencontrées, d’autre part.

Le voyage a débuté à La Havane, ville à l’architecture éclectique, où le faste du début du vingtième siècle côtoie des édifices plus récents, et où des bâtiments restaurés jouxtent des édifices en décrépitude. Ville de contraste, ville d’une grande beauté.

C’est la fin de semaine, nos étudiants visitent la ville, des musées et le projet artistique de Fuster : un art surréaliste intégré aux bâtiments publics et privés d’une petite communauté près de La Havane.

Lundi, visite de l’Institut Supérieur d’Art et atelier de théâtre avec un professeur de la Maison de la culture. Le théâtre crée des liens avec les étudiants. Démonstration d’improvisation à la manière de la Ligue Nationale d’Improvisation. Les Cubains apprennent vite, le contact est magique. Nous aurions voulu rester plus longtemps.

Départ pour l’est de l’ile. Arrêt au mausolée du Che à Santa Clara. Les Cubains gardent bien vivante la mémoire de leurs héros. Pour affirmer leur différence politique et économique face au géant américain et aux autres pays des Caraïbes, les Cubains misent sur leur héros de la Révolution, et comme nous, sur leur culture. Le théâtre, la danse et les arts plastiques font partie du quotidien à Cuba et se manifestent un peu partout dans les rues des villes.

À Bayamo, la circulation se ralentit. Nous nous rendons en ville en calèche plutôt qu’en voiture américaine des années 50 comme à La Havane. Atelier de danse et de théâtre à l’École d’Art de Bayamo.

Puis commence notre série de représentations du spectacle mis en scène par Diane-Andrée Bouchard. Les étudiants apprécient d’abord la beauté du théâtre historique de Manzanillo, où nous présentons notre spectacle. Les étudiants apprendront aussi à jouer dans des lieux très différents les uns des autres et devront s’adapter à chacune des scènes : théâtre avec éclairage, parc dans un quartier populaire, place publique dans un petit village avec chiens, poules et cochons mêlés à la foule.

De La Havane à l’autre bout de l’ile, c’est la montagne, la Sierra Maestra, qui aura le plus marqué les étudiants de l’option Théâtre et Médias. Ce paysage « à couper le souffle » nous laisse découvrir des petites communautés qui gardent le souvenir du début de la Révolution et qui reçoivent l’étranger comme un ami à connaitre. Les enfants sortent des écoles pour chanter les chansons qu’ils viennent d’apprendre et réciter les poèmes de leurs héros nationaux. La chaleur et la générosité de l’accueil de l’étranger ne sont pas feintes. Elle vient de l’amitié et de la solidarité des Cubains envers le peuple canadien et québécois plus particulièrement.

Amitié, solidarité et culture, des valeurs bien vivantes dans un pays socialiste, des valeurs bien perçues et intégrées par nos étudiants en stage à Cuba. En mars 2012, nos étudiants auront vécu des moments magiques où théâtre et rencontre avec l’autre auront créé cette ouverture sur le monde si essentielle pour l’avenir de nos étudiants.

Pierre Legris, enseignant et accompagnateur du groupe de l’option Théâtre et médias

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Groupe devant le Théâtre Historique de Manzanillo avant la représentation. À l’extrémité de gauche : Pavel, le représentant régional du Ministère des Affaires étrangères de Cuba dans le secteur de la Culture. À l’extrémité de droite : Ezechiel, le coordonnateur de projets de l’Institut Cubain pour l’Amitié entre les Peuples (ICAP).


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