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Jeudi 22 novembre 2012

Grâce à un partenariat entre le Cégep de Trois Rivières, l’Université du Québec à Trois-Rivières, Rio Tinto Alcan et l’entreprise Alga-Labs, la Mauricie fait son entrée dans le secteur des biocarburants de troisième génération avec l’exploitation des microalgues.

Le projet qui unit tous ces partenaires est intitulé « Récolte et conditionnement de la biomasse algale avec des équipements papetiers en vue de la valoriser à des fins énergétiques ». Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) vient d’octroyer au Centre spécialisé en pâtes et papiers (CSPP) du cégep et à la Chaire de recherche industrielle en environnement et biotechnologie de la Fondation de l’UQTR (CRIEB) un financement de 486 000 $ sur deux ans pour sa réalisation.

Étudiée depuis plusieurs décennies, la culture intensive de microalgues à forte teneur en huile vit un regain d’intérêt dans la conjoncture économique et énergétique actuelle. Les composantes de la biomasse algale peuvent être utilisées pour faire de la bioénergie ou des biocarburants. Les connaissances et les technologies papetières du CRIEB et du CSPP serviront donc à produire une source de bioénergie ou de biocarburant à partir de biomasse algale afin de développer une alternative durable aux carburants fossiles utilisés dans les procédés de fabrication chez certaines alumineries.

« Plusieurs défis persistent actuellement, en particulier les couts importants de la récolte et la déshydratation de la biomasse algale avant la valorisation. Fort de nos connaissances, nous croyons que les équipements papetiers, déjà bien adaptés à ce type de problème, pourraient réduire les couts de la récolte et de la déshydratation de la biomasse algale afin d’en faire du biocarburant et de la bioénergie utilisable sur place ou à l’échelle locale », souligne Simon Barnabé, titulaire de la chaire CRIEB.

Les résultats de cette étude permettront d’acquérir un savoir-faire applicable à d’autres secteurs industriels. L’hypothèse de la relance d’usines papetières par la production de biomasse sera notamment analysée, ce qui permettrait de revitaliser des infrastructures et de valoriser une expertise régionale.

Au Centre spécialisé en pâtes et papiers (CSPP) du Cégep de Trois-Rivières, on compte environ 25 projets de recherche en partenariat avec l’UQTR. Pour Mario Parenteau, directeur du CSPP, ce genre de partenariat rend possible le transfert de technologie vers les entreprises québécoises : « L’innovation existe lorsque le fruit de la recherche, scientifique et technologique, est transféré et implanté dans une entreprise et qu’un produit rentable en résulte. Lorsque les expertises complémentaires s’unissent, les travaux de recherche progressent en parallèle sur les plans théorique et pratique et c’est ainsi que l’on accélère l’innovation. C’est exactement l’objectif du projet annoncé aujourd’hui. »

Mme Lucie Guillemette, vice-rectrice aux études de cycles supérieurs et à la recherche de l’UQTR salue ce partenariat : « Je désire souligner que la présente collaboration démontre bien toute l’importance de l’apport des cégeps en recherche. Cette initiative conjointe des chercheurs du Centre spécialisé en pâtes et papier (CSPP) du Cégep de Trois-Rivières et des chercheurs du Centre de recherche sur les matériaux lignocellulosiques (CRML) de l’UQTR est le reflet de cette réalité. L’obtention de ce financement est une première pour nous en vertu du programme INNOV-UC du CRSNG et il témoigne une fois de plus de la vivacité des liens qui existent entre nos deux établissements. Nous avons la profonde conviction que cette synergie mènera à la réalisation de nombreux autres projets. »

En soulignant le travail des chercheurs et de leurs équipes, le directeur général du Cégep de Trois-Rivières, M. Raymond-Robert Tremblay, renchérit : « Ce projet d’avant-garde est un exemple de revitalisation des expertises papetières vers d’autres secteurs ou d’autres domaines industriels. La culture des microalgues à des fins énergétiques présente un fort potentiel pour tous les types d’industries qui ont des rejets pouvant être valorisés de la sorte. C’est pourquoi, en nous associant, nous servons à la fois nos objectifs éducatifs, de recherche et de transfert technologique, donc nous contribuons au développement économique de la région. »

En plus du CRSNG, le programme de recherche reçoit un appui financier de Rio Tinto Alcan, du Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ) et l’organisation de recherche MITACS.


M. Mario Parenteau, directeur du Centre spécialisé en pâtes et papiers (CSPP), M. Raymond-Robert Tremblay, directeur du Cégep de Trois-Rivières, M. Simon Barnabé, titulaire de la Chaire de recherche industrielle en environnement et biotechnologie de la Fondation de l’UQTR (CRIEB), ainsi que Mme Lucie Guillemette, vice-rectrice aux études de cycles supérieurs et à la recherche de l’UQTR.


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