Mercredi 25 avril 2018
Un texte de Laura Michaud, finissante en Théâtre et créations médias
Après plusieurs mois de travail afin de monter une pièce entière, nous étions fins prêts pour le grand voyage! C’est ainsi qu’une quinzaine de finissants du programme Théâtre et créations médias ont eu l’incroyable chance de passer quelques jours en Europe, en février dernier, pour présenter une œuvre théâtrale à un public international : Le cimetière de l’éléphante de George Brant.
Depuis quelques années déjà, nous sommes invités à prendre part aux Rencontres théâtrales de Lyon, festival de théâtre universitaire organisé par l’École nationale des travaux publics de l’État (ENTPE), en banlieue de Lyon. Pour certains, ce séjour en France représentait l’occasion de joindre deux passions : voyager et jouer. Nous avons donc mis en œuvre nos compétences afin de préparer et produire un spectacle sous la direction de Diane-Andrée Bouchard.
Nous étions tous excités à l’idée de vivre une expérience qui nous permettait de renforcer nos liens d’amitié entre collègues de classes et de rencontrer des gens de nationalités différentes. À Vaulx-en-Velin, nous étions hébergés par les étudiants de l’ENTPE qui ont eu l’amabilité de nous accueillir dans leur appartement. Les repas étaient partagés en groupe, à la cafétéria de l’école. Les Français ont fait preuve d’une grande gentillesse et d’hospitalité à notre égard.
Nos journées étaient constituées d’un mélange d’après-midis à visiter la ville et de soirées à participer aux Rencontres théâtrales. Ainsi, pendant le jour, nous visitions les musées tels que celui des Confluences et des Beaux-arts, nous marchions sur la scène et les gradins de l’antique Théâtre gallo-romain de Lugdunum ou dans la Basilique Notre-Dame de Fourvière ou encore, nous parcourions les petites rues du Vieux-Lyon et ses traboules; en soirée, du lundi au vendredi à partir de 20h, nous découvrions comment se fait le théâtre à l’étranger. Deux pièces étaient présentées chaque soir : une pièce française et une autre de nationalité différente. Des comédiens de partout sur la planète avaient été invités. Nous avons ainsi côtoyé des artistes du Mexique, de la Suisse, du Togo, de l’Ukraine et de la Roumanie et cela signifiait que nous représentions le Canada.
Nous avons performé le tout premier jour. Nous avions dans nos bagages une pièce à caractère politique1. Portés par la véracité de notre pièce et par ce qu’elle véhiculait, nous avons ouvert le festival avec toute notre ferveur et notre passion. Les Français ont adoré notre pièce. Nous étions heureux, la semaine commençait bien! Certains d’entre nous ont même pu se joindre à un match d’improvisation avec des gens des quatre coins du globe. Les points forts de notre voyage se retrouvent principalement dans les échanges que nous avons eus avec les Français. Nous avons tous fait de belles rencontres qui ont mené à une plus grande compréhension de la vie lyonnaise. Assurément, nous en avons appris beaucoup sur leur culture.
Bref, cette expérience artistique est venue conclure en beauté nos années dans le programme. Elle nous a permis d’en apprendre davantage sur nous-mêmes en plus de mieux nous orienter vers notre future carrière. Nous sommes très reconnaissants envers nos professeures Diane-Andrée Bouchard et Frédérique Poulin, de même qu’envers tous ceux qui ont rendu ce projet possible.
1Le cimetière de l’éléphante raconte l’histoire véridique de Mary, la plus grosse éléphante du cirque Sparks. En septembre 1916, lors d’une parade dans la ville d’Erwin, au Tennessee, Mary tue le dresseur qui la monte ce jour-là. Afin que justice soit faite, les habitants lynchent Mary en la pendant à une grue, sur la place publique. À la fin de la pièce, lors de la « mort » de Mary, le texte fait allusion aux 240 personnes noires qui ont été pendues à des branches, au Tennessee, assassinées par des blancs, afin que justice soit rendue, mais, au contraire de Mary, tombées complètement dans l’oubli aujourd’hui.
Photo : Marie-Julie Provencher Les étudiants à la fin la représentation à Trois-Rivières