Vendredi 20 juin 2014
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès subit de notre collègue et ami, Monsieur Denis Veillette, enseignant de sociologie.
L’équipe de la Direction adjointe au soutien à la pédagogie et à la réussite désire offrir ses plus sincères condoléances aux proches de Denis, à sa famille, à ses collègues du département de sciences sociales, du programme de sciences humaines ainsi qu’à toutes les personnes qui l’ont connu et côtoyé tout au long de ses années d’enseignement au collège.
Nous nous souviendrons tous d’un enseignant passionné qui aimait profondément son métier, d’un homme intègre et fidèle à ses convictions qui transmettait avec fougue, tant à ses étudiants qu’à ses collègues, son idéal d’une société plus juste.
L’équipe de la DASPR
Un excellent professeur!!! Sans aucun doute le plus passionné qui m’ai été donné de rencontrer. Le type d’homme qui donne envie à tout le monde de s’impliquer dans quoi que ce soit, simplement pour nous permettre d’évacuer le trop-plein d’énergie transmis par ses discours enflammés. Probablement le prof qui criait le plus fort de tout le pavillon, ha! ha! Tous mes respects pour ce grand homme qui a inspiré énormément de gens, dont moi-même. Il continuera de vivre à travers de grandes choses qu’accompliront toutes les consciences qu’il a su éveiller et forger.
Ton départ Denis est si soudain… Nous étions à notre congrès syndical le 2 juin dernier et je garderai le souvenir de ton intervention, de ta façon de t’exprimer avec verve. Je te l’avoue, un peu tard malheureusement, mais à chacune de nos réunions, j’attendais que tu te lèves et que tu exprimes, haut et fort, ton opinion. Tu savais me toucher, m’ébranler par tes propos et aussi me faire sourire. Tu resteras dans ma mémoire et je tiens à te dire que je suis très heureuse d’avoir croisé ta route. Salut Denis! Mes plus sincères condoléances à toute le famille.
Je suis terriblement désolé d’apprendre cette nouvelle. En 2006, j’ai eu ce professeur loufoque et très sympathique au cours d’IPMSH. Lors de mon retour aux études en 2010, j’ai croisé monsieur Veillette à plusieurs reprises. Il ne me reconnaissait pas, mais il me parlait toujours comme si j’étais l’un de ses élèves. Il était très sympathique. Je ne l’ai pas eu longtemps comme prof, mais pourtant, c’est l’un dont je me souviens le plus.
Jonathan St-Pierre, diplômé du Cégep de T-R.
C’est tout doucement presque sur la pointe des pieds que j’ai écrit ce texte sur notre collègue et ami Denis. Je pense à Alain Dumas, à cette amitié qui les liait depuis leur adolescence et à cette peine immense qui s’abat sur lui en ce début d’été.
Tu t’affoles mon coeur, tu vois toutes ces têtes, que tu aimes, tomber, et tu t’inquiètes des mauvais tours que le destin joue de manière de plus en plus rapprochée, de plus en plus troublante. Denis, le Denis d’Alain, notre Denis à nous profs, l’homme derrière plusieurs de nos revendications s’est éteint brusquement un soir de grand bonheur et de grand dérangement. Notre Christ moderne, permettez-moi cette métaphore, qui connaissait intimement la douleur des êtres humains, qui la portait haut et fort, notre éveilleur de conscience s’en est allé. Elles sont lourdes à tenir les croix de nos jours, et lorsqu’on les échappe, la terre tremble de ce passage funeste. Qui tiendra le flambeau maintenant Denis ? Qui ? Te souviens-tu quand, parfois, trouvant un peu trop intenses tes emportements, je te demandais, l’air de ne pas y toucher, et tes amours Denis, comment se portent-elles ? Ton visage immédiatement se métamorphosait, une douceur incroyable y prenait place et ton sourire, Denis, ton sourire, à ce moment-là, était d’une tendresse infinie, d’une délicatesse tellement émouvante. On oublie parfois, sous les aboiements, l’immense générosité et la sensibilité à fleur de peau que dissimulent habilement les chiens de garde. Toutes ces frustrations, que nous accumulons, ne sont pas toutes dirigées vers le bon réceptacle, mais Denis avait fait sienne la cause des injustices sociales et arrivait à secouer cette torpeur qui nous engourdit. Un Christ moderne vous dis-je mais sans religiosité aucune. Le seul chapelet qu’il pouvait tenir et qu’il dénonçait, avec toute la ferveur qu’on lui connaissait, était celui de la bêtise qu’il égrenait à chacune des conversations qu’on pouvait avoir avec lui. Et tes amours Denis ? Qui m’en donnera maintenant des nouvelles ? Notre coeur de prof, Denis est en berne de toi.
Hélène Fournier, amie et collègue de littérature
Certains et certaines sont des disciples de Bourdieu, d’autres de Durkheim, d’autres de Weber, d’autres de Marx. Moi, j’ai toujours dit à Denis que j’étais un disciple de Denis Veillette. C’est Denis qui m’a transmit la passion pour la sociologie. C’est Denis qui m’a donné ma première expérience en enseignement. C’est Denis qui m’a toujours encouragé à poursuivre mes études aux cycles supérieurs. C’est Denis qui me disait toujours avoir confiance dans le fait que je deviendrais un grand sociologue. Il n’aura pas la chance de voir cela se produire, mais partout où on verra ma signature, il faudra se souvenir qu’il y a beaucoup de Denis Veillette là-dedans! Non, il n’a pas publié « Métier de sociologue ». Non, il n’a pas publié « De la division du travail social ». Non, il n’a pas publié « L’éthique protestante du capitalisme ». Non, il n’a pas publié « Le Capital ». Par contre, il était un homme de passion. Il était un sociologue d’action. Il était un professeur extraordinaire. Il était un ami cher. Il était un camarade inestimable. Mes plus sincères sympathies à la famille ainsi qu’aux amis, amies, camarades et collègues.
Salut l’ami, tu vas terriblement nous manquer!
Adis Simidzija, Étudiant à la maitrise en sociologie à l’Université de Montréal
Partir trop tôt : décès d’un collègue attachant et brillant!
On part souvent trop tôt… Pour notre collègue Denis Veillette, décédé le 18 juin dernier, c’est assurément un « beaucoup trop tôt » qui sera associé à tout jamais à son départ.
Denis était professeur de sociologie au Cégep de Trois-Rivières, engagé dans sa pratique professorale, rigoureux dans ses enseignements, intelligent dans son propos et avide de nouvelles lectures. C’est un homme droit, sensible et honnête qui quitte nos rangs.
Nous sommes une communauté tissée serrée au Cégep de Trois-Rivières. Nous formons une collectivité enseignante de 400 professeurs et professeures et un peu plus de 800 employés. Quand nous sommes confrontés au décès d’une ou d’un collègue retraité, l’onde de choc se propage rapidement; davantage lorsque ce collègue est actif en nos murs. Il fallait prendre la parole afin de saluer notre collègue Denis Veillette. Il a été actif au sein de notre communauté; il a infatigablement pris la parole pour questionner ou encore pour dénoncer les situations qu’il considérait inappropriées. Autrement dit, c’est le genre d’intellectuel qui « n’avait pas la langue dans sa poche ». Ses interventions étaient d’une grande franchise, parfois décapantes d’ailleurs, mais toujours articulées avec une rigueur hors du commun. La voix puissante de Denis a marqué nos murs à tout jamais; son rire prononcé également. Comme pour des dizaines d’autres profs qui se présentent pour le café matinal, nous le croisions au bureau syndical quand venait le temps de faire le plein, ou encore de partager avec nous un texte publié par le New York Times ou déniché sur le web. Il était à cet égard un grand consommateur de littérature scientifique et nous alimentait constamment. C’est donc un grand citoyen, un professeur, un homme engagé, un syndicaliste et un sociologue que nous saluons. C’est avec une grande émotion que je me remémore ses interventions faites lors de nos assemblées syndicales; bon nombre d’entre elles ont marqué pour longtemps les esprits. Assumant la présidence, il me fallait la plupart du temps lui indiquer que son « 3 minutes » était terminé. Il savait cependant exprimer son propos avec une grande maitrise de l’art oratoire. Sache que nous saurons poursuivre les combats qui ont été les tiens, les nôtres, cher ami, collègue, prof Veillette. Tu nous annonçais une prochaine étape de négociation difficile. Pourtant, tu lui associais une importance stratégique incontestable : il fallait poursuivre le combat lié à la reconnaissance de notre responsabilité première, soit celle d’éveiller des consciences et de former les jeunes générations à occuper un espace-citoyen dans notre société. C’est la mission que tu as poursuivie ces trois dernières décennies, auprès de ces centaines de jeunes que tu as côtoyées à qui tu transmettais une conscience de l’autre, de la communauté et de l’humanité.
Nous nous permettons en terminant d’offrir, à la famille et aux proches nos sympathies les plus sincères.
Adieu Monsieur le Professeur. Nos murs et nos mémoires conserveront ton souvenir.
Jean Fournier
Président du syndicat des professeurs et professeures du Cégep de Trois-Rivières
Cher Denis,
Ta fougue et ta passion pour l’enseignement et la justice sociale nous manquerons grandement. Merci de nous avoir secoués et inspirés pendant toutes ces années; tu resteras gravé dans nos mémoires et dans nos coeurs. Repose-toi bien, et veille sur ta famille, qu’elle puisse traverser cette épreuve avec courage et sérénité.
Au revoir, camarade.
Marie-Josée Girouard, enseignante
Denis est le professeur qui a le plus marqué mes années d’étude au Cégep de Trois-Rivières. Je pense qu’il aimait réellement son métier et cela transparaissait dans chacun de ses cours. J’aimais beaucoup discuté avec lui et quand on lui posait des questions, il répondait toujours en profondeur, avec générosité, sans compté son temps.
Merci de tout coeur Denis pour tout ce que nous as transmis!
Bon Voyage…
Katrie Lefebvre
Étant à la retraite du cégep depuis 3 ans, j’ai côtoyé Denis pendant plusieurs années, puisque nous étions dans le même département. Ce que je retiens le plus de Denis, c’est qu’il était un collègue très allumé. Il lisait à peu près tout ce qui s’écrivait en sociologie. Il était une encyclopédie sur 2 pattes! Nous avions souvent de bonnes discussions. J’allais encore le voir au cégep même si je n’y travaillais plus. Je suis certain qu’il va manquer beaucoup à la communauté collégiale. Merci Denis pour tout ce que tu as accompli.
Au revoir!
Mes plus sincères condoléances aux parents, aux amis et aux collègues de Denis. La communauté collégiale perd un grand pédagogue vif d’esprit.
Jacqueline Toutant, enseignante
Merci Denis, de m’avoir ouvert l’esprit sur le monde. J’avais 17 ans quand j’ai suivi mon premier cours avec toi, et j’étais égoïste, je ne savais rien. Tu as su m’ouvrir les yeux. Aujourd’hui lorsqu’on me parle de pauvreté, d’inégalité et d’injustice, j’ai mon mot à dire et j’ai un opinion et parfois je me fâche un peu comme toi! Merci d’avoir ouvert l’esprit à des centaines de personnes, voir même plus. Il n’existe pas beaucoup d’enseignants aussi dévoués.
Mes sympathies à tous les proches et la famille de Denis Veillette.
Il a été le professeur qui a le plus marqué mes trois ans de cégep en Sciences humaines. Je me souviendrai toujours de Denis et de la passion qu’il avait pour son métier et qu’il n’avait aucune misère à nous transmettre. Merci pour tout ce que tu m’as appris, et même si je n’ai jamais été une adepte de la sociologie, c’est grâce à toi que je me suis mise à m’y intéresser davantage. Je ne t’oublierai jamais.
Tu vas nous manquer, Denis!
Pour ta verve, ta fougue, ton intelligence, tes coups de gueule, ta gentillesse, ta présence et ces conversations intéressantes, échangées au hasard des rencontres. Oui, tu vas nous manquer!
Diane-Andrée Bouchard, enseignante
Mes sympathies à tous ses proches…
Bon voyage Denis, ta belle énergie manquera à tous!
Le mot passion définit purement et simplement Denis Veillette. Nos assemblées syndicales ne seront plus les mêmes, mais surtout, le pavillon des Humanités ne retentira plus de ses stimulantes envolées oratoires.
Merci Denis d’avoir fait partie de nos vies.
J’ai rencontré M. Veillette à une époque où je ne savais pas vraiment vers quoi me diriger dans mes études. Il est certainement l’une des raisons qui m’auront poussé à poursuivre des études supérieures… 10 ans plus tard, je me rappelle très bien sa passion pour la connaissance et la transmission de celle-ci… Une lourde perte pour les générations futures d’étudiants!
Toutes mes condoléances à sa famille et ses proches.
Merci de m’avoir poussé à poursuivre ma quête de connaissances!
Cher Denis,
Toi qui me disais souvent qu’il fallait profiter de la vie et s’organiser pour que le travail ne nous tue pas, malgré toute la passion qui pouvait nous animer. Qu’il ne fallait pas faire en sorte de débarquer du train de la vie prématurément, contre son gré, ce qui était pourtant arrivé à quelques collègues, professeurs de sociologie, il y a quelques années. Il faut bien reconnaitre que le destin prend des libertés à notre corps défendant. On se croit éternel et des événements tragiques nous rappellent notre pérennité sur cette terre. Tu auras été un collègue que j’aurai beaucoup apprécié, capable autant d’envolées lyriques que de conversations posées et amicales. Tu savais rassurer par l’intériorité dont tu faisais preuve. J’imagine que tu auras achevé, sans même qu’aucun ne puisse l’anticiper, ton cheminement terrestre, ton voyage devant dorénavant se poursuivre ailleurs, dans l’imperceptible.
Repose-toi bien, nous prierons pour toi.
En plein cœur, en plein juin encore, un autre coup de poing terrible : Denis Veillette est mort! Mon ancien étudiant, l’ancien étudiant et collègue sociologue de la femme de ma vie morte dans un mois de juin elle aussi. Denis si proche de mon cœur, serré dans mon esprit, collé sur mes sentiments et émotions, mon collègue de tête et de croyances. Issus de milieux tellement modestes tous les deux. Le syndicalisme réel, authentique, disparu,celui pour qui « la promotion de la profession » était un devoir impératif et primordial pour Denis. Il fallait s’occuper nous-mêmes de ceux qui « trainaient le lunch », pour reprendre son expression… et la « défense de nos intérêts » allait se faire de cette façon toute simple.
Attendrissant d’authenticité simple, un fervent prof dédié-dévoué à son travail d’éveilleur de talents, d’accoucheur de conscience y compris la conscience sociale. Un homme, un vrai, un franc, toujours synchrone et en raccord avec son temps. Debout, engagé dans l’honnêteté, le partage, le combat pour la justice envers toutes les formes de pauvretés humaines y compris la pauvreté intellectuelle. Vulnérable dans sa sensibilité à fleur de peau qu’il préférait cacher plutôt que de se « faire rentrer dedans » parce qu’il parlait « trop fort », avec des mots que « tout le monde ne connaissait pas ». Il était triste de voir la profession perdre sa place centrale et d’entendre les « bitcheries » devenues courantes. Eh oui! Denis parlait fort : normal quand on savait ses problèmes auditifs; faut parler fort pour s’entendre en même temps que les autres écoutent. Pourquoi, est-ce donc un défaut? Quant aux mots, ç’était une belle occasion pour tous de prendre le dictionnaire. Un défaut? Nah! Étrangeté : nous allions nous voir et deviser cet été, discuter, converser… pas pour avoir raison… pour échanger comme il savait si bien le faire. Un autre hasard de circonstance qui n’aura pas lieu. Il n’a jamais fait partie de ces profs à l’esprit chagrin, pour lesquels « les étudiants, les élèves, disons-le clairement, n’ont pas tous affaire ici ». Il savait que ç’était justement son travail de les accueillir tels qu’en eux-mêmes ils étaient pour justement les « élever », les rendre meilleurs, les aider à diplômer et se rendre où ils avaient décidés. Fidèle à ce qui avait été la marque de commerce de ce cégep pendant 30 ans. Il aimait souvent rappeler que « son » cégep avait été classé parmi les 10 meilleurs collèges du Québec, y compris les collèges privés, durant plus de 20 ans. Une qualité d’être humain et un talent hors de l’ordinaire, fier de le mettre au service de tous ceux qui voulaient bien tendre doucement l’oreille.
Nos échanges sur son fils « Léo-le-génie », comme on l’appelait, me manquent déjà. Si ça se trouve, on se retrouvera. Si ce n’est pas au royaume des possibles, on s’était déjà trouvé. Je ferme les yeux et te donne une si tant tellement grosse accolade.
Salut l’ami!
Jean-Claude Soulard, vétéran prof d’histoire
Mes condoléances à sa conjointe et à son fils À Denis,
Cher Denis, maintenant tu es plus proche que jamais de la liberté et de la justice que tu as défendues toute ta vie. Et l’Éternel dépassera toutes tes espérances. Continuons le combat!
Cher Denis,
Enflammé, tu as su allumer tant de consciences. Brillant, tu as su éclairer le chemin du questionnement structurel et idéologique. Passionné, tu as su croire en nos jeunes et leur donner confiance en ce pouvoir collectif de changer le monde… Ta fougue contagieuse me manque déjà!
MERCI Denis! et mes plus sincères condoléances à tes proches.
Mon pauvre petit Denis, j’écoute Jean Ferrat : » Tu aurais pu vivre encore un peu » et je pleure pour toi.
Dominique Gingras, enseignante
Adieu Denis, on t’aimait bien, tu sais….
Condoléances à la famille
Franco Chiesa
Directeur scientifique, Centre de métallugie du Québec
Toutes mes sympathies à la famille et aux nombreux collègues de Denis. Que les beaux moments passés en sa présence aident à passer au travers de cette dure épreuve…
Denis, je me souviendrai de nos discussions de corridor où tu étais toujours passionné dans tes propos. Ton amour des étudiants était évident, ton intérêt à les faire réfléchir, à nous faire réfléchir tous en tant que membre de la société. Je te remercie encore pour ta participation au Souper-causerie Croque-carrières où tu as été longtemps notre modèle de sociologue, bénévolat après tes heures de travail. Ta personnalité, ta voix, ta flamme… tu aurais pu inspirer certains humoristes cherchant des personnages à imiter. Je sais que tu prendrais ce commentaire en riant.
Mes sympathies à toute la famille et aux amis proches.
« Il faut quitter le calme rassurant des utopies et des prophéties, fussent-elles catastrophiques, pour descendre dans le mouvement, déconcertant, mais réel, des relations sociales. » Lettre à une étudiante, Alain Touraine.
J’aimerais offrir mes condoléances à la famille et aux proches de Denis. Pour la plupart, je n’ai qu’entendu un nom au cours d’une conversation que j’eus ces dernières années avec Denis. Pour d’autres, vous faites partie des employés du cégep donc j’ai une connaissance assez précise de qui vous êtes. Je suis de tout cœur avec vous dans cette peine d’avoir perdu un être cher ou un collègue ou les deux à la fois!
Quelques mots pour Denis
Dans un premier temps, j’aimerais dire que la bibliothèque du Cégep de Trois-Rivières perd un de ses amis. Denis, tu étais l’un de nos « clients » réguliers : demandes d’achats de livres, discussions sur les ouvrages disponibles pour tels ou tels sujets, commentaires ou simplement discussion à propos d’une recherche, celle sur les carrés rouges par exemple, ta préparation pour tes cours pour l’automne 2014, etc. À chacune de tes visites, tu avais de bons mots pour tout le personnel à qui tu parlais. Il n’y avait pas de grandes ou de petites personnes. Il y avait des collègues.
Tu venais aussi avec tes étudiants, des classes complètes brisaient ainsi le royaume du silence. On abattait avec toi certaines idées de ce qu’est ce lieu… Tu voulais qu’ils utilisent la bibliothèque pour devenir des individus qui sauraient trouver, au besoin, des réponses lorsqu’ils se poseraient des questions dans leurs vies. Denis, tu étais un cultivateur de savoir… un déclencheur de curiosité… un homme qui voulait ouvrir la conscience des jeunes… une personne qui voulait que chacun ouvre son esprit à l’autre et au monde. C’est par l’action de « comprendre le monde » que nous pouvons nous mettre à la conquête du bonheur et commencer à vivre en toute humanité. Croire que le monde c’est nous et que nous pouvons le rendre meilleur pour tous, c’était ta praxis !
C’est ce message que tu portais dans ton travail d’éducateur.
En ce sens, venir avec tes étudiants à la bibliothèque, c’était ouvrir le monde des connaissances à ces jeunes. C’était leur proposer l’inconnue et l’utopie. Certains témoignages confirment cet état de fait.
Tu étais, Denis, un gars généreux de ton temps. Tu écoutais, capacité humaine en voie de disparition. Tu prenais le temps, si rare dans ce monde de vitesse et de superficialité. Sinon, tu revenais pour rouvrir le débat jamais fermé. Il en roulait des idées dans ta tête, la circulation était lourde, mais écologique… Ta seule orthodoxie était celle du constat que la société capitaliste et néolibérale n’était pas égalitaire, qu’elle créait et maintenait une grande partie de la population dans un état de dépendance économique et sociale. Qui peut te reprocher cela, sinon celui qui ne voie pas plus loin que le bout de son nez !
Quelques mots pour ceux qui restent
Lorsque je perds une personne que j’aime et que je respecte, j’ai souvent tendance à lui trouver un équivalent littéraire. Ici, c’est à Vaclav Havel que j’identifie Denis. Je le faisais un peu secrètement jusqu’ici, maintenant tu resteras dans mon esprit comme un dissident, mais un dissident dont l’objectif était de toujours donner des forces aux sans-pouvoirs, comme Havel. Je crois que tu serais heureux de cette comparaison. En passant, mon deuxième choix était Milan Kundera, ce qui ne serait pas un mauvais choix non plus… sur la bureaucratie et la vie, il a écrit de merveilleux romans.
Havel citait ceci, il y a presque quinze ans, en reprenant un texte de son ami dissident le philosophe Jan Patocka :
« L’épreuve réelle d’un homme ne consiste pas dans la façon dont il réalise ce qu’il décide de faire, mais dans la façon dont il réalise le rôle que le destin lui a assigné » (Havel, Interrogatoire à distance, Christian Bourgois, 1991, p. 97).
Ces deux lascars sont tous les deux des signataires de la Charte 77, charte qui dénonçait le non-respect des droits de l’homme en République de Tchécoslovaquie. La vie de Havel est double. D’un côté la recherche de la liberté pour les deux peuples qui constituaient la Tchécoslovaquie de l’époque (aujourd’hui deux états distincts), puis, de l’autre côté, Havel est l’auteur d’une œuvre théâtrale très importante, qui quoique théâtrale est aussi politique. Il terminera sa vie comme président de la Tchécoslovaquie libéré du joug du socialisme d’État léniniste puis comme simple citoyen-écrivain.
L’œuvre de Havel, comme celle philosophique de Patocka, traverse les interventions de Denis. Sans que ce dernier ait lu ces auteurs, il me confiait cela l’an dernier, il était quand même très près de ces derniers au niveau de la pensée et de la pratique.
Un ange est passé. Je pense que Denis avait une volonté de bonté. Faire plaisir! Non! Faire le bonheur! Trouver le meilleur en soi pour avancer, ne pas renoncer, douter, mais ne jamais renoncer. Prendre des vacances, souper avec son amoureuse, son fils et tous ceux qui de près ou de loin l’accompagnaient dans son quotidien avec ses bonheurs et ses peines. Le monde est dur à porter.
J’espère que tous, nous avons été, qui que nous fussions pour lui, de bons compagnons de route et, qu’à l’occasion nous lui donnions un coup de main pour porter un bout du monde. La tâche est toujours là et le monde un peu plus pesant aujourd’hui, car nous n’avons plus tes bras Denis pour le supporter ensemble.
Salut ancien collègue de sociologie, semeur d’émancipation et de liberté, pour le bien commun. C’est le rôle que tu t’étais assigné, en suivant ton destin!
Roger Charland
Bibliothécaire professionnel
J’ai hésité avant d’écrire, car je ne connaissais pas Denis tant que ça. Pourtant, à chaque fois que je le croisais, il prenait le temps de piquer une petite jasette avec moi.
Nous avons déjà enseigné dans des classes adjacentes. De mon local, on pouvait entendre Denis qui transmettait sa matière avec beaucoup de vivacité. Je trouvais ça inspirant.
Je vais penser encore longtemps à Denis. Surtout, les fois où j’aurai réussi à ce que mes étudiants aiment mon domaine d’enseignement. Je me dirai alors « Denis Veillette serait content de voir des étudiants passionnés » et ça me fera chaud au cœur.
Sylvain Martel, enseignant
C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Denis. Denis qui était bien sûr un collègue, mais d’abord et avant tout un de mes enseignants lors de mon passage au cégep comme étudiant. Je me rappelle très bien sa façon d’enseigner : rigoureux, passionné et intéressé à transmettre ses connaissances et son bagage à ses étudiants. Un prof marquant qui m’a assurément ouvert les yeux et m’a donné le gout de comprendre le monde dans lequel on vit. Le comprendre pour le changer lorsque ce monde est injuste. Ce désir m’habite toujours aujourd’hui…
Comme collègue, j’ai redécouvert Denis. La même passion, la même fougue, la même indignation devant les injustices sociales, certes, mais aussi un Denis sensible, ouvert et à l’écoute.
Cher Denis, nos jases de corridors ou au café syndical me manqueront beaucoup. Je n’oublierai jamais la passion qui t’habitait toujours après presque 30 ans d’enseignement. Pour plusieurs, tu auras été et resteras un modèle…
Merci! Salut Prof!
Yanick Descheneaux, enseignant
Techniques de travail social
Au début, nous nous rencontrions dans quelques estaminets où les discussions s’enflammaient. Puis, avec le temps, nous nous rencontrions dans l’escalier. Nos opinions souvent différaient, mais se rejoignaient toujours dans la passion et la conviction. Denis, j’anticipe la prochaine discussion de corridor…
Raymond-Mathieu Simard
Techniques policières
Triste nouvelle,
«La vie est la farce à mener par tous.» Arthur Rimbaud
Une mauvaise farce pour un compagnon de l’indignation.
Claude Lamy
Un message de réconfort
Un homme de conviction et de parole nous a quittés précipitamment ces derniers jours. Notre milieu d’éducation perd, en la personne de Denis Veillette, quelqu’un qui nous aura marqués par sa passion pour le savoir et pour son engagement dans la construction d’une société plus juste et solidaire.
Notre ami Denis a été un véritable éveilleur de conscience. Il a su, par son exemple et ses prises de parole, nous rappeler l’importance d’une éducation où l’humain doit être mis au premier plan dans la formation, sans compromis. Pour lui, la profession enseignante en était une parmi les plus nobles et exigeait de l’ensemble de la société le plus grand des respects. C’est pourquoi il fallait se méfier et combattre toute tentative de bureaucratisation et de technocratisation visant à amoindrir le statut de celles et de ceux qui l’exerçaient.
Son apport visant la promotion et la valorisation de cette profession a été et demeure une contribution digne de mention. Il faut se rappeler ses recherches faites là-dessus. Denis nous a maintenant quittés, mais à cause de ce qu’il a réalisé et de ce dont il a témoigné autour de lui, il va demeurer longtemps dans notre mémoire.
Marcel Gibeault, ex-collègue
En pensant à Denis,
L’ami, le professeur (au sens de maitre) et le citoyen engagé sont partis. Le plus difficile reste à faire maintenant, soit continuer à marcher dans ses pas.
Louis Jacob
Par ces quelques mots, je voudrais rendre hommage à Denis Veillette, décédé ce mercredi 18 juin 2014.
Denis était un enseignant passionné, intègre, attentif et disponible pour ses collègues et ses étudiantes, étudiants. Pour moi, Denis était plus qu’un collègue de travail; il était également un confident, un mentor et un modèle. Ta disparition est une perte immense pour ta famille, tes amis, tes collègues ainsi pour tes étudiantes, étudiants. Tu es parti, mais ta voix bien portante et ta belle humeur contagieuse continueront toujours de hanter les murs du département des sciences sociales du Cégep de Trois-Rivière.
Aboubacry Sam
Hommages et sympathies
En voyage, apprendre la nouvelle de l’état alarmant de Denis m’a préoccupée puis l’annonce de son décès m’a bouleversée. Cela m’a ainsi menée à une petite église en Autriche où j’ai allumé un lampion pour lui…
N’étant pas une « intime » dans le cercle de gens entourant Denis, je me suis questionnée quant à ce que je pouvais écrire de valable à son égard alors que tant d’autres l’ont mieux connu que moi. Et c’est là que toute l’importance de cet homme est revenue prendre sa place dans ma tête et mon cœur, car si pour un être impliqué comme lui que j’ai côtoyé pendant plus de 20 ans, je ne prenais pas le temps d’écrire quelques mots à son endroit, j’avais un sérieux problème…
Donc, je ne suis pas une amie de Denis, mais je demeure tout de même une copine et collègue de travail qui a eu plaisir à connaitre cet homme, ce professeur, ce revendicateur, cet humaniste, ce fameux personnage. Pour Denis, le fait d’œuvrer dans la même institution, d’avoir des intérêts professionnels et pédagogiques communs ainsi que de démontrer des préoccupations sociales formaient des ancrages pour d’actuels ou de futurs liens avec autrui; liens bien tangibles lors de ses envolées et propos syndicalistes ainsi que dans sa verve en classe et hors cours. En même temps, sa simplicité et son humour le rendaient attachant et accessible. Tout en étant un fervent combattant pour l’équité, l’égalité et le respect des droits de chacun, Denis demeurait alors un individu ouvert et chaleureux avec les personnes qu’il rencontrait.
Ainsi, jasant dans le cadre de porte de mon bureau ou simplement en m’interpellant dans le corridor par une phrase telle que » Ils ne nous auront pas, Suzanne. », Denis me rappelait au combat; le combat contre l’indifférence, l’ignorance, la bureaucratie de nos institutions scolaires, le manque de reconnaissance de la profession d’enseignant et autres problèmes de société. Pour Denis, cela faisait partie du défi quotidien à rappeler aux gens et à relever individuellement ainsi qu’en groupe.
En d’autres occasions, nous parlions tout de même de nos vies personnelles et son ton de voix se chargeait alors de douceur. Ainsi, les conversations portant sur nos garçons du même âge nous amenaient à partager anecdotes, fierté, questionnements et similitudes de pensées et d’émotions. Fait troublant, il m’a plusieurs fois répété qu’il fallait faire attention à soi afin d’éviter l’usure que le système éducatif provoquait chez ses enseignants; il n’a pas été suffisamment en mesure de se protéger contre cela, être entier et passionné comme il était.
Que ta famille et tes proches sachent que tu as eu et as encore une réelle importance dans ma vie comme dans une multitude d’autres. Je te garde affectueusement dans mes souvenirs, car tu y as laissé tes traces de ferveur et de préoccupations sociales ainsi que le souvenir d’un collègue fort sympathique et intègre.
À toi, Denis, « Chapeau bas », en marque de respect et de considération.
À sa famille et ses proches, mes plus sincères condoléances.
« Serait-ce la voix de Denis que j’entends au loin ? Cela pourrait bien être un exploit qu’il réussisse, où qu’il soit!
Ciao, Denis. xx »
Suzanne Jacob, professeure de psychologie
Je viens tout juste d’apprendre cette triste nouvelle et j’en suis très désolée. Mes condoléances à la famille et aux collègues de Denis. Je l’ai eu comme prof et c’est l’un qui a marqué mes années d’études au Cégep de Trois-Rivières.
Bon repos Denis
Kathya